Départementalisation de Maore.
Un processus colonial rejeté par l’Onu et l’Union africaine
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Une mission du Parti communiste français (Pcf) séjourne aux Comores jusqu’au vendredi pour
recueillir le maximum d’informations sur le projet français de départementalisation de Mayotte.
On se souvient que devant le parlement de son pays, un député du Pcf, Jean-Paul Lecoq, après
avoir insisté sur le fait que contrairement aux dires du gouvernement français, la “départementalisation
de Mayotte n’était pas une simple formalité”, a rappelé que “conformément au droit international,
Mayotte n’est pas un Territoire français d’outre-mer, mais un territoire comorien illégalement occupé
par une puissance étrangère”. |
Il a exhorté “à s’engager dans des partenariats et des coopérations
aidant au développement de Mayotte et des trois autres îles” pour “construire les conditions sociales
et économiques d’une unité comorienne et d’une souveraineté…”. “Aller dans ce sens, permettrait,
à la France de s’engager résolument dans le respect des résolutions de l’Onu, du droit
international et du droit des peuples à l’indépendance”.
Une mission du Parti communiste français (Pcf) séjourne aux Comores jusqu’au vendredi pour recueillir
le maximum d’informations sur le référendum français de départementalisation de Mayotte avant de se
rendre sur l’île hippocampe, rencontrer les élus mahorais et les autorités françaises. La délégation
du Pcf, conduite par Eliane Assassi, Sénatrice de Seine-Saint-Denis, et Jean-Louis Le Moing,
Coordinateur de l’exécutif national de Pcf, est arrivée à 13 heures le jeudi et a rencontré dans
la journée d’hier, le président de l’Assemblée de l’île de Ngazidja et le président de l’Assemblée
de l’Union des Comores.
Une visite de courtoise est programmé ce matin à l’ambassade de France à Moroni et une audience
prévue auprès du ministre des Relations extérieures avant de rencontrer, en fin de journée, le
président de l’Union, Ahmed Abdallah Sambi. La délégation ira à la rencontre des partis politiques
du pouvoir comme de l’opposition et des organisations de la société civile.
Le parti communiste a été le seul parti français d’envergure nationale à désapprouver publiquement
la déclaration faite par le gouvernement français sur “la consultation des électeurs de Mayotte sur
le changement de statut de cette collectivité”. Le député Jean-Paul Lecoq, s’exprimant au nom des
députés communistes, a rappelé sur le perchoir de l’Assemblée nationale française que “le cas
Mahorais empoisonne les relations franco-comoriennes depuis 1975”.
Le PCF a insisté sur le fait que la “départementalisation de Mayotte n’était pas une simple formalité”,
dénonçant “la séparation arbitraire de Mayotte, décidée unilatéralement par la France, en violation de
l’intégrité territoriale de l’archipel”.
Inviter la France à “s’honorer”
Lecoq a rappelé aux élus français que le processus engagé par son pays suscite, légitimement,
“les condamnations internationales, notamment des Nations unies”, précisant, au passage, que
“conformément au droit international, Mayotte n’est pas un Territoire français d’outre-mer, mais
un territoire comorien illégalement occupé par une puissance étrangère”.
Le fondement de l’intervention du député communiste est éloquent. Il a évoqué notamment qu’”au
regard du droit interne français, depuis que les îles de la Grande Comore, d’Anjouan et de Mohéli
ont été érigées en protectorat français, elles ont été réunies avec l’île de Mayotte pour former
un territoire unique”. “Le premier texte intervenu dans ce domaine précis, déclare le député
Lecoq, est le décret de septembre 1889. Depuis cette date, l’unité politique et administrative
de l’archipel des Comores n’a jamais été remise en cause par aucun texte, malgré la multiplicité
des dispositions intervenues au sujet des Comores. Je cite, par exemple, la loi du 9 mai 1946,
la loi du 17 avril 1952, le décret du 22 juillet 1957, la loi du 22 décembre 1961 et la loi du
3 janvier 1968”.
Le Parti communiste a démontré dans sa plaidoirie qu’”à chaque fois que le législateur ou le pouvoir
réglementaire français est intervenu, il l’a toujours fait en considérant que l’archipel des Comores
constituait un territoire unique”. La déclaration du Parti communiste français insiste sur le fait que
“la République française n’a jamais remis en cause l’unité territoriale de l’archipel des Comores,
tandis que l’opinion publique internationale a constamment considéré que les quatre îles des Comores
forment un territoire unique dépendant de la République française et administré, en dernier lieu,
dans les conditions prévues par les articles 72 et suivants de la Constitution française”.
Le parti communiste arrête sa position, en déclarant : “nous n’accepterons pas ce processus colonial
rejeté par l’Onu et l’Union africaine” invitant la France à “s’honorer” en assumant “son passé colonial
en reconnaissant l’unité des quatre îles”.
Les communistes exhortent “la France à s’engager dans des partenariats et des coopérations aidant au
développement de Mayotte et des trois autres îles” pour “construire les conditions sociales et
économiques d’une unité comorienne et d’une souveraineté nationale avec un statut unique pour un
seul peuple”. “Aller dans ce sens, permettrait, à la France de s’engager résolument dans le respect
des résolutions de l’Onu, du droit international et du droit des peuples à l’indépendance”.
Source : Ahmed Ali Amir
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