L'Union des Gnadomboéniens en France (UGF) étant une association regroupant tous les ressortissants d’un village comorien,
immigrés en France, et tous les habitants de ce village qui se trouvent aux Comores aussi bien que ceux qui sont immigrés
vers d'autres pays pour des raisons économiques ou éducatives, dont j'ai le privilège de diriger pendant ces deux années
en cours 2008 et 2009, est une association à trois caractères :
- D’abord, c’est un fait migratoire. En suite, une question organisationnelle, et en fin, une action économique.
Un fait migratoire parce que les membres fondateurs de cette association sont des Gnadomboéniens immigrés en France de
1939 jusqu’à nos jours dans l’objectif de s’organiser pour mieux s’intégrer dans cette terre d’accueil.
Pour mieux comprendre cette histoire d’immigration des Gnadomboéniens en France, on doit faire un aperçu général sur
l’histoire de l’immigration en France.
Pour satisfaire les besoins en main d’œuvre pendant la révolution industrielle, la France avait besoin des ouvriers de
l’extérieur. A cette occasion, on a constaté un important flux d’immigrés vers ce pays. C’est lors du recensement de 1851
que les étrangers sont pris en compte pour la première fois dans la population française, dont ils ne représentent alors
que 1% de la population totale, soit 380 000 personnes.
A la veille de la Première guerre mondiale, en revanche, le nombre de ressortissants étrangers dépasse le million
(dont 40% nés sur le territoire national). Après la première guerre mondiale, en 1918, la France se voit dévastée
et voit la nécessité d’une seconde vague migratoire pour compenser le déficit démographique consécutif à la guerre. L’origine
des immigrés se diversifie et ne se limite plus aux régions frontalières du Nord et de l’Italie, mais s’étend à l’Europe
centrale, avec en tête la Pologne. Une troisième vague d’immigration est consécutive à la Seconde Guerre mondiale et concerne
principalement les pays du Maghreb et du sud de l’Europe (Espagne et Portugal).
C’est pendant cette période, en 1939, que KAROSSI Saïd Abdallah de Gnadomboéni est recruté pour la guerre du côté des troupes
françaises. Il fut donc le premier Gnadomboénien immigré en France.
Ensuite, il a fallu attendre en 1958 lorsque DE GAULLE accéda au pouvoir pour qu’une deuxième personne M.Madi ALI M’BAMBA immigre
vers la France puis en 1963 une troisième personne Ahmed ALI M’BAMBA.
Après la suspension de l'immigration officielle en 1974, 100 000 étrangers sont autorisés à immigrer en France tous les ans, en
fonction de critères précis. Ils représentent aujourd’hui environ 3,5 millions de personnes.
A la fin du XX ème siècle, l'immigration est majoritairement composée de ressortissants d’Afrique noire et d’Asie.
C’est donc pendant cette 4e phase d’immigration que d’autres personnes originaires de notre village ont immigré en France destination
Paris et Marseille, tel que MOHAMED CHANFIOU en 1973.
Pour ce qui concerne les femmes, la première Gnadomboénienne immigrée en France est Madame Zalhata ABDALLAH.
Donc, l’histoire de l’immigration des Gnadomboéniens en France a pris acte depuis 1939.
Jusqu’au début des années 90 que la deuxième génération des Gnadomboéniens a immigré avec un nombre plus grand que celui de la
première génération. Avec la présence de cette deuxième génération sur la terre française, une organisation de la communauté a vu
le jour par les jeunes de l'époque tels Que les frères Nassur SAID ALI, Moirabou MAOULANA, ainsi que l'entourage de
leurs collègues : Ibrahim ABDOU EL BAK, Chamsoudine SAID MOHAMED et Saïd ABOUDOU en créant l'association UGF
(Union des Gnadomboéniens en France) en 1993.
Il a fallu attendre la fin des années 90 et le début du troisième millénaire, pour qu’une importante vague migratoire de Gnadomboéniens
particulièrement des jeunes cultivés et motivés a été constaté en France.
A l'occasion de l'arrivée en France de cette vague migratoire, la section jeunesse de cette association UGF a vu le jour par
l’organisation du groupe KASSUDA pour les répétitions aux préparatifs du grand MADJLISSE des Gnadomboéniens en France le 31 décembre
2001 dont la participation physique du grand Oustadh Saïd Abdallah RIFKI actuel secrétaire général du Mouftorat des Comores
et grand Imam du président de l’Union des Comores son Excellence Ahmed ABDALLAH MOHAMED SAMBI.
Depuis, les jeunes membres de l’association s’organisent toujours pour des manifestations culturelles, éducatives et religieuses,
telles que : la fête du Lilas, les célébrations des fêtes religieuses, les fêtes culturelles (mariage) et le soutien scolaire.
- Quant au deuxième volet de mes propos, l’UGF est une association à caractère organisationnel, car depuis sa création en 1993,
ses actions prioritaires sont l’organisation interne, c'est-à -dire de la vie des Gnadomboéniens en France pour mieux s’intégrer
dans cette terre d’accueil.
Ensuite, notre association s’organise en partenariat avec les associations culturelles et musicales siégeant à Gnadomboéni pour
l’action du développement de notre village.
Vous verrez dans la rubrique activité que depuis 1992 jusqu’à ce jour, l’UGF a réalisé beaucoup de projets au village dans le
cadre du désenclavement aussi bien que l’éducation.
Enfin, pour ce qui est du caractère économique, les Comores est l’un des pays les plus pauvres du monde qui dépend de l’aide
internationale particulièrement de la France. Pour construire des maisons aux Comores, pour investir dans le domaine du
commerce, pour financer l'éducation des enfants, pour faire le mariage coutumier (grand mariage), le financement est assuré
par les ressortissants comoriens en France.
Sur ce, l'UGF s’est organisé autour d'une cotisation mensuelle pour donner la somme cotisée à un membre afin qu’il puisse
réaliser certains de ces projets aux Comores. Malheureusement, certaines personnes, au lieu d’investir pour préparer son retour une
fois retraitées, elles dépensent cette somme dans le grand mariage et reste endettées (voir article d’un de nos étudiants MIRADJI ATHOUMANI
dans la rubrique « éducation : le Anda).
En effet, l’Union des Gnadomboéniens en France (UGF) est une association loi 1901, crée en 1993 composée de trois grandes instances :
L’Assemblée Générale, un Conseil d’Administration et un Bureau Exécutif éligible et renouvelable tous les deux ans. Depuis sa création
jusqu’à ce jour, l’UGF a renouvelé 7 fois son bureau exécutif.
Ce qui compte en tout 8 présidents y compris le premier élu lors de sa création en 1993.
Aujourd’hui, nous sommes en 2008, j’ai eu le privilège lors de sa septième grande Assemblée Générale d’être élu à la tête de l’association
pour un mandat de deux ans. Je suis donc entré dans l’histoire législative de l’UGF comme étant le 8e président de l’Association.
Etre à la tête d’une grande association comme la nôtre, n’est pas une tâche facile. Puisque à l’expérience de mes prédécesseurs,
on n'engendre que des critiques et des lamentations.
Mais aujourd’hui, en tant qu’initiateur de la section école coranique (Madrassat) à Vitry-Sur-Seine et représentant de la communauté dans
les manifestations religieuses, je me suis engagé corps et âme pour accéder à la tête de l’association afin que je puisse défendre
les intérêts de tous les membres en général et de la jeunesse organisée en section jeunesse de l’UGF en particulier.
Comme disait Nicolas SARKOZY dans son discours à l’investiture du candidat de l’UMP aux élections présidentielles d’avril 2007,
«on ne peut pas comprendre la souffrance d’autrui, si on ne l’a pas vécu soit même et j’ai vécu de la souffrance».
Donc, moi aussi je comprends les désirs des jeunes puisque j’ai été jeune.
Finalement, étant élu par la majorité des membres de l’association, il ne me reste qu’à mettre en ouvre mon programme dont j’ai parlé
lors des campagnes pour répondre aux souhaits de la grande majorité des membres, c'est-à-dire des Gnadomboéniens en France.
L’un de mes grands axes d’orientation est d’organiser la jeunesse pour l’éducation, la culture et la technologie. Voilà pourquoi je me
réjouis de cette idée de création du site de l'association qui est un grand moyen pour notre communication interne qu’externe.
Je ne peux mettre fin à mes propos sans faire un appel à tous les membres de l’UGF pour l’unité, la compréhension et la collaboration
ainsi qu’à tous nos internautes pour les critiques et l’amélioration de notre site.
J’appelle aussi à nos jeunes Gnadomboéniens nés en France à rejoindre leurs frères et sœurs immigrés en France et organisés en
section jeunesse de l’UGF pour former une unité de travail en faveur du développement du village.
Le président de l’UGF
Charif SAID HARIRI