Le projet Madjlisse ATHOUMANI ALI MBAMBA a vu le jour


Igomani

Nous sommes en Août 2007, un lundi matin. Avec sa caméra, le jeune Madjlisse accompagné du grand frère Treize, ont escaladé la montagne d’Igomani en haut d’Ilaweni pour rejoindre les agriculteurs de la région au vue des préparatifs de la journée de mérite 2007 (la première édition), mais aussi de voir comment ces derniers évoluent dans leur métier.
Arrivés dans la région de Hafasiri, ils ont rencontré trois agriculteurs, éleveurs : Hamidou MLAMALI (Radio), Adinane MOHAMED MOUIGNI et Moindjié MLAMALI (Didier). Après avoir sucé de la canne à sucre, ils nous ont amenés à visiter tous les agriculteurs et éleveurs du village pour le test d’évaluation pour sélectionner le meilleur de l’année qui sera médaillé à la journée de mérite.

De retour au village, Radio a cueilli de la salade et des tomates pour nous. Mais comme le camarade Madjlisse et moi n’avons pas l’habitude de porter des sacs sur la tête, ils ont souffert sur la route. Madjlisse a donc eu une idée et a demandé à son frère Treize s’il peut faire, avec toutes ses relations, pour qu’une route menant au Mahuwu puisse être tracée pour transporter les récoltes par des moyens de transport modernes. Arrivé en bas de la montagne, le camarade Madjlisse a posé une pierre et fait une prière pour que ce chemin puisse être transformé en route. Il a donc demandé à Radio et à Treize une collaboration afin de réaliser son rêve.

Depuis, les deux amis, Treize et Radio ont multiplié leurs efforts pour frapper à toutes les portes possibles afin d'exposer leur projet. Ils ont même fait participer les agriculteurs de Gnadomboéni à un stand organisé pour une cérémonie de l’agriculteur comorien dont Mama Mchinda a eu un prix. Tout cela, c’est pour exposer les problèmes de l’agriculteur gnadomboénien.
Récemment, en 2009, lorsqu’un trax est venu tracer la route du périphérique ouest de Moidja, Radio et Moindjié MBAE ont négocié avec le conducteur du trax et le chef du chantier pour un prix abordable qui permettrait de tracer la route de Madjlisse. Ils se sont entendus pour un prix de 140.000 KMF/H pour un travail global de 20 heures.
Après avoir exposé le projet aux Gnadomboéniens, les Wafomanamdji ont refusé disant que le seul projet à tenir compte pour le moment est la construction de la mosquée de vendredi. Nous devons donc classer ce projet de route dans les tiroires à projets à long terme. Chose que Radio ne pourra pas refuser car ce sont les enfants du village qui décident.
Le trax a terminé le travail de Moidja puis est parti.

Mais l’infatigable Radio n’a pas croisé les bras. Il a toujours poussé le camarade Treize pour voir où on peut poser des dossiers de demande pour le projet. Malgré leurs efforts rien n’a abouti.

Enfin, le projet de Madjlisse verra le jour.
Un autre trax est envoyé dans la région pour tracer la route reliant Bambadjan à Dimadjou. Nous sommes en Juillet 2010. Radio a eu la nouvelle. Il a rencontré Treize pour voir ce qu’ils peuvent faire cette fois-ci. Pas de solution au niveau du village. Nous devons aller rencontrer notre député MAMADOU. Pas de solution. Une idée nous est parvenue. Nous devons aller rencontrer le ministre HASSANI ASSOUMANI de Mbéni pour lui exposer le projet. En route vers sa résidence de Mbéni, le camarade Radio accompagné du chef du village Papa Doudou, ont rencontré l’ancien député Ahamada ASSOUMANI et Monsieur Rifki. Ils ont donc fait une délégation de quatre personnes pour aller rencontrer le directeur général des travaux publics.

La délégation s’est donc présentée au bureau du directeur. Après lui avoir parlé du projet, il a accepté de faire un prix abordable de 1.250.000 KMF pour 6 heures de temps. Sans avoir réfléchi où ils pourront trouver cette somme, ils ont signé les dossiers. Leur objectif est que la route sera tracée et les villageois vont verser cette somme.
Par la suite, le conducteur du trax a reçu un appel pour ce travail. On a donc tracé la route depuis Ilaweni jusqu’à Hafasiri.
Le projet Madjlisse a donc vu le jour. Voir les photos ci-dessus.

Note:
A quand reconnaîtrons-nous les efforts des uns ?
La même histoire que celle du conteneur en France se répète aux Comores. Les Wafomanamdji ont refusé de verser leur part pour payer, prétendant que le seul projet qui préoccupe les villageois est la mosquée de vendredi.
En réalité, ils disent ne pas verser car Radio leur a manqué de respect. Il ne les a pas laissés savoir les démarches. Alors, les gens veulent que Radio, Rifki, Papa Economie et Papa Doudou soient punis (Wulapwa), chose impossible car ils font parti des wafomamdji. Or, comme on dit chez nous, Mfomamdji kalapviha.
En tout cas, les Wandru Wababa ont décidé de verser la somme et on verra ensuite le sort des Wanamdji. Affaire à suivre!



De notre correspondant aux Comores
M. Mohamed SAID HASSANE