Le Grand mariage de Maoulana et Fatoumia


Qui osera porter un jugement sur le grand mariage traditionnel comorien ?

Mariage de Maoulana

Personne n’a jamais pensé que Said Youssouf MAOULANA, le religieux fanatique, sans histoire de haine, de mauvaise foi ni de jugement, grand élève du docteur Mouignibaraka, osera mettre le grand turban dit Kiyemba et être conduit par des notables avec des "Ifafas" pour rejoindre une deuxième fois sa femme qui est la mère de ses enfants. De fait, il l'a fait.

Said Youssouf MAOULANA est désormais un grand notable. Il est devenu "une personne" (Mdru Mdzima). Après tant d’années vécues ensemble avec sa femme, refusant toujours de faire le grand mariage, chose qui faisait mal aux deux familles, il a enfin cédé à satisfaire les siens.
Les cérémonies se sont déroulées arbitrairement comme tant d’autres.
D’abord, les "Mbe Zakaramu", en suite, les Mawaha et en fin le grand mariage.
L’événement le plus marquant de ce temps de bonheur était le "Madjlisse" qui a réuni un public que nous n’avons jamais vu dans notre village avant cet événement.

Nous avons noté la présence du Grand Moufti des Comores, SAID TOIHIR AHMED MAOULANA, qui a fait le discours cérémonial. Il y a eu aussi la présence de tous les habitants du quartier RIBATU, où habitait Maoulana depuis une trentaine d’années. Des hommes politiques, religieux , cadres et notables ont fait le déplacement.
Après le Madjlisse, dimanche matin fut un moment intense de bonheur. Les notables ont accompagné le marié vers son domicile conjugal. Ce fut donc un moment extraordinaire pour les deux familles, les amis et les proches qui ne pouvaient imaginer que cela puisse arriver un jour.

Ce qu'on peut retenir, c'est qu'on ne devrait jamais jurer de son sort sur le grand mariage.


N.B.
D’abord, pendant ses vacances aux Comores quand il étudiait en Arabie Saoudite dans les années 80, Said ABDALLAH RIFKI prêchait contre le grand mariage comorien. Pourtant, il a fini par le faire. Aujourd’hui, à la mosquée de vendredi quand il prêche, il se vante de sa notabilité et non de ses diplômes.
Puis, le cas d'Abasse SAID ALI, le révolutionnaire qui a toujours contesté ce phénomène de Anda, et qui a fini par le faire en commençant par le "Mbe Zakaramu", le Mawaha et le grand mariage.
En suite, Foundi Moussa CHARIF TOIHIR. On le croyait un "Darouèche" qui n’a jamais pensé devenir un "Mdru Mdzima". A la suite d'un forcing familial, il a fini par le faire. A la mosquée de vendredi, il porte toujours son turban et son "Mharuma" de notable.
En fin, Aujourd’hui, le cas de Maoulana, que personne n’a jamais cru qu’un jour il acceptera de devenir "Mdru Mdzima". Je l’ai vu la semaine dernière dans le Madjlisse de SAID ALI Mohamed de Moidja, porteur du Turban, de "Mharuma" et on lui a donné à lire le deuxième Anturi (chapitre) du Wasila en tant que "Mdru Mbaba".

Peut-on dire que Cheick Mounir teindra jusqu’au bout ? Qui vivra verra.

Il y a aussi le cas d'une nouvelle génération d’intellectuels qui arrive d’Europe et d’Afrique, Treize, Ali Ahamada et Assoumani Abdou Abdou entre autres, qui a refusé de rentrer dans le "wunamdji".

Quel sera son sort ?



De notre correspondant aux Comores
M. Mohamed SAIS HASSANE