Une bonne nouvelle ne vient jamais toute seule


Le boursier

Après les bons résultats enregistrés au village en 2009, notre frère, le Contrôleur général de l’UJEN, Abdourahamane MOHAMED ABDOU, un des lauréats au baccalauréat, de l'année dernière, Série D et Mention Assez bien à PYTHQGORE, vient de décrocher une bourse d’étude en Ingénieur Génie Civile au pays de Mao Zedong, destination la Chine.

Sur 200 dossiers déposés l’année dernière à l’ambassade de Chine aux Comores pour une demande de bourse d’études, 10 dossiers ont eu un avis favorable. Notre frère Abdourahamane fait partie des 10 sélectionnés pour 5 ans d’études en Chine (pas de droit au redoublement).
Ce dernier a pris l’avion ce 03 Septembre 2009, de l’Aéroport Moroni Hahaya pour Pékin.

Notre correspondant a rencontré le boursier pour un interview que nous publions ici son intégralité.


Une bourse de cinq ans pour la chine, le pays de Mao Zedong



Un jeune génie pour l’ingénierie en génie civil.

C’est Abdourahamane MOHAMED ABDOU de Gnadomboéni dont le père a prémédité qu'il sera président un jour et qu'il faudrait donc prendre soin de lui.


Inscrit en Science de la matière à l’Université des Comores pour l’année 2008 - 2009 après avoir obtenu son baccalauréat Scientifique avec mention assez bien et promu à la journée de mérite de l’UJEN en 2008, Abdourahamane s'est envolé le 03 Septembre 2009 pour Pékin.
"Impressionnant" par le sérieux de son travail, il y restera cinq ans.

Voici donc l'interview réalisée par notre correspondant avant le départ de notre frère.

Notre Correspondant : En se réveillant le matin, les habitants du village ont appris que tu as décroché une bourse pour la Chine.
La nouvelle est elle une réalité ou une simple rumeur?
Abdourahamane : Oui, c’est une réalité. J’ai obtenu une bourse de l’Ambassade de Chine aux Comores pour aller poursuivre mes études supérieures en Chine.
Notre Correspondant : Cela n’est il pas un miracle qu’un élève d’un petit village comme toi arrive à décrocher une bourse pour le géant de l’Asie, le pays de Mao ?
Abdourahamane : Les miracles sont enterrés avec le prophète Muhammad. J’ai bien travaillé et j’ai mérité la bourse comme j’ai mérité la fleur de l’UJEN.
Notre Correspondant : Peux tu me raconter la procédure suivie pour décrocher cette bourse?
Abdourahamane : Septembre 2008, je suis promu par l’UJEN. Octobre de la même année, j’ai ramassé un dossier à l’Ambassade de Chine pour la demande de bourse. Puis Avril 2009, sur 200 dossiers ramassés, 10 étudiants, dont moi, sont sélectionnés pour procéder à une deuxième sélection. Il s’agit ici de procéder à certains contrôles médicaux.
Le 15 Août 2009, je suis convoqué à l'Ambassade et on m’a remis les documents suivants (mon passeport avec Visa d’entrée en Chine, un billet de voyage pour la Chine, une lettre d’admission à l’Université et la bourse.
Enfin, on m’a dit que j'allais prendre l’avion, de Moroni vers Pékin, le 03 Septembre 2009.
Notre Correspondant : Tu feras quoi comme études pendant ces cinq années en Chine?
Abdourahamane : Ingénieur en Génie Civil
Notre Correspondant : Pouquoi avoir choisi le Génie Civil?
Abdourahamane : D’abord, sur dossier, j’avais le choix entre la médecine et le génie civil. Avec la médecine, il y avait trop de risque de ne pas être sélectionné pour des raisons d’âge.
En suite, avec l’état de dégradation des routes et des bâtiments mal construits, je veux acquérir une grande connaissance pour revenir aider mon pays. Ce qui veut dire que je veux être utile à mon pays.
Notre Correspondant : Revenons sur l’éducation en général dans notre village. En 2007, avec le retour de notre grand frère Treize au pays, la journée de mérite a vu le jour. Peux tu en parler?
Abdourahamane : C’est une bonne chose. A l’époque, j'étais en classe de première et je passais en terminale. Assistant à la cérémonie de mérite et regardant 4 jeunes bacheliers honorés avec des fleurs et des certificats pour la première fois de ma vie, je me suis dit que je devais être honoré l’année suivante et avoir la fleur au cou devant le public. Chose méditée, chose réalisée. Donc, pour moi, la journée de mérite est une bonne chose car elle encourage les élèves à avoir de bons résultats. D’ailleur, les résultats sont palpables. La première année, nous avions seulement 4 lauréats. La deuxième année, le chiffre a doublé, puis cette année qui est la troisième, on passe de 8 à 10 ce qui est une bonne chose. Merci pour les initiateurs de cette journée.
Notre Correspondant : Avant ton départ pour la Chine, quels conseils donnerais tu à la jeunesse estudiantine de Gnadomboéni ?
Abdourahamane : Que la jeunesse se montre enthousiaste et encourage les aînés, comme Mohamed SAID HASSANE, à continuer le combat pour l’éducation au village. Que la jeunesse n’oublie pas que ceux qui sont en Afrique pensent au retour au pays et à leur retour, ils devront trouver une jeunesse organisée pour le développement éducatif de notre village. Pour finir, je lance un appel à tous les futurs bacheliers de se renseigner pour les demandes de bourse.
Notre Correspondant : Penses tu revenir au pays après tes études ou partir en France pour y travailler ?
Abdourahamane : Je reviendrai dans mon pays pour y être utile.
Notre Correspondant : Pour finir, j’ai souvent entendu dire que ton père, Foundi Mohamed, préméditait sur ton avenir, en disant à tes frères et à ta mère qu’ils devraient prendre soin de toi car tu gouvernera ce pays. Affirmes tu cela ?
Abdourahamane : Moi aussi, j’entends souvent les gens dire cela ; mais je n’ai jamais demandé à mon père si cela est vrai ou faux. Ce que je peux dire c'est que mon père me conseille souvent de me concentrer sur mes études car quand on est instruit, tout le monde te respecte et on accède à des hautes fonctions dans le pays. C’est tout.
Notre Correspondant : Tes derniers mots devant moi avant ton départ
Abdourahamane : Mes remerciements à mon père et à ma mère. Mes reconnaissances à tous ceux de loin comme de près ont contribué à ma "réussite" et pour finir, mes encouragements à Mr Mohamed SAID HASSANE (Treize).
Je vous quitte physiquement mais je reste avec vous par la pensée. Je penserai toujours à l’équipe des cours de soutien à Pythagore pour toutes les nuits que nous avons passées ensemble.


De notre correspondant aux Comores
M. Mohamed SAID HASSANE